Le marketing de la dissidence : un oxymore pour contrer la “soft lobotomie” du système

Le marketing de la dissidence : un oxymore pour contrer la “soft lobotomie” du système

À une époque où le marketing est considéré comme le bras armé du système, l’idée de l’utiliser pour promouvoir la dissidence peut sembler paradoxale. Pourtant, dans un entretien avec un spécialiste du marketing de l’offre, Hubert Calmette, nous découvrons que la méthodologie du marketing peut être mise au service de ceux qui cherchent à critiquer ou à remettre en question le système en place. Dans cet article, nous aborderons les concepts clés du marketing de la dissidence, les risques et les défis auxquels les dissidents doivent faire face, et les stratégies qu’ils peuvent mettre en œuvre pour se faire entendre.

Le marketing de la dissidence : une boîte à outils pour les contestataires

Le marketing de la dissidence est une approche qui vise à utiliser les méthodes et les outils du marketing traditionnel pour promouvoir des idées et des valeurs dissidentes. Selon Calmette, il ne faut pas considérer le marketing comme une idéologie partiale, mais plutôt comme une méthodologie neutre qui peut être appropriée et adaptée à différentes fins.

Le marketing de la dissidence repose sur quatre leviers principaux : la définition du produit, la distribution, la communication et la stratégie de prix. Toutefois, avant de mettre en œuvre ces leviers, il est essentiel d’analyser le contexte dans lequel on évolue, de peaufiner son positionnement, de définir des objectifs clairs et de circonscrire sa cible. Le marketing de la dissidence, contrairement au marketing de la demande, est un marketing de l’offre, qui met l’accent sur la singularité et la niche.

La “soft lobotomie” du système : un contexte déshumanisant

Le système actuel, caractérisé par la dictature de la dépendance et la soft lobotomie, crée des liens de dépendance et des addictions chez les individus, qui sont de plus en plus vulnérables et fragiles. Cette situation est exacerbée par la destruction des systèmes de valeurs et le vide abyssal laissé par cette destruction, qui pousse les individus à chercher des substituts de valeurs dans la consommation de biens matériels.

Selon Calmette, le marketing de la demande est le principal responsable de cette situation, car il vise à formater l’offre en fonction d’un champ d’attentes préétablies et à créer des liens de fidélisation et de dépendance entre les consommateurs et les produits. Ce type de marketing a un impact dévastateur sur la santé mentale et cognitive des individus, notamment chez les jeunes, qui sont surconsommateurs de numérique et présentent un risque accru de troubles de l’attention et de la mémoire.

Les dix commandements du dissident 2.0 : un manuel pour résister et s’affirmer

Face à ce contexte déshumanisant, il existe un “manuel” de dix commandements pour les dissidents 2.0, qui cherchent à s’engager dans un combat de vertébrés face au système. Parmi ces commandements, on retrouve notamment l’importance d’être soi-même, de défendre son ADN et de ne pas chercher à ratisser large, au risque de se diluer et de perdre son essence.

D’autres commandements insistent sur la nécessité de prendre des risques, tant sur le plan militant que physique, et de s’impliquer pleinement dans la lutte. Il est également crucial de développer des communautés et des niches conservatoires, qui serviront de points d’appui pour faire face aux défis du système.

Cultiver l’entre-soi et la singularité pour mieux résister

Le marketing de la dissidence doit être fondé sur une offre qui est intangible et un système de valeurs qui demeure inchangé. Pour ce faire, il est essentiel de cultiver l’entre-soi et la singularité, qui permettront aux dissidents de se distinguer du système et de conserver leur identité.

Le marketing de la dissidence doit s’appuyer sur des stratégies de communication et de distribution adaptées à sa cible et à son contexte, tout en restant fidèle à son essence. Enfin, il est important d’instruire les plus jeunes sur leur statut de cible et de leur apprendre à décrypter les images et les messages qui leur sont adressés.

Conclusion

Le marketing de la dissidence, loin d’être un oxymore, est une stratégie audacieuse et nécessaire pour contrer la soft lobotomie imposée par le système. En s’appropriant les outils et les méthodes du marketing traditionnel, les dissidents peuvent promouvoir leurs idées et leurs valeurs de manière efficace et pertinente, tout en préservant leur singularité et leur identité. Pour mener à bien ce combat, il est essentiel de s’engager pleinement, de prendre des risques et de cultiver des communautés et des niches conservatoires résilientes face aux défis du système.