La location courte durée est un marché en constante évolution en France, notamment en raison de la forte demande de logements pour les touristes et les travailleurs. Cependant, ce secteur est également soumis à de nouvelles régulations et des enjeux complexes. Dans cet article, nous nous penchons sur les différentes propositions législatives visant à encadrer la location courte durée et sur les tendances émergentes dans ce domaine.
Un secteur en pleine croissance
La France reste le premier pays touristique au monde, et la demande en logements en location courte durée ne cesse de croître. En effet, de nombreux touristes préfèrent opter pour des appartements meublés plutôt que pour des hôtels, tandis que les travailleurs en déplacement cherchent des logements temporaires adaptés à leurs besoins. Cette situation entraîne une forte concurrence entre les propriétaires et les gestionnaires de logements en location courte durée, qui doivent sans cesse innover et s’adapter aux changements du marché.
Des régulations de plus en plus strictes
Face à cette croissance, les élus locaux et régionaux cherchent à encadrer l’offre de location courte durée, notamment en matière d’énergie, de fiscalité et de durée de location. Voici quelques-unes des propositions législatives actuellement débattues :
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)
Afin de lutter contre les passoires thermiques, les élus souhaitent que les logements en location courte durée soient soumis aux mêmes exigences que les logements en location classique. Ainsi, à partir de 2025, les logements classés G seraient retirés du marché, et ceux classés F à partir de 2028.
La TVA à 20%
Certains lobbys cherchent à aligner les conditions fiscales de la location courte durée sur celles de l’hôtellerie, en appliquant une TVA de 20% sur les locations. Si cette proposition était adoptée, elle pourrait entraîner une baisse de l’offre en location courte durée, les propriétaires étant contraints d’augmenter leurs tarifs pour absorber cette taxe supplémentaire.
La limitation de la durée de location
Pour les propriétaires en résidence principale et en résidence secondaire, la durée maximale de location pourrait être réduite de 120 jours à 90 jours par an. Cette mesure pourrait avoir des conséquences importantes pour les propriétaires qui comptent sur ces revenus complémentaires pour leur retraite ou pour financer les études de leurs enfants.
La fiscalité des loueurs en meublé
Actuellement, les loueurs en meublé non professionnel (LMNP) bénéficient d’un abattement de 50% sur leurs revenus locatifs, tandis que les loueurs en location classique profitent d’un abattement de 30%. Les élus réfléchissent donc à réduire cet abattement à 30% pour les loueurs de meublés de tourisme, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes pour les propriétaires concernés.
Il est important de noter que ces propositions ne sont pas encore adoptées, mais qu’elles montrent une volonté croissante des élus d’encadrer le marché de la location courte durée.
Se tourner vers la location courte durée de besoins
Face à ces évolutions législatives, les propriétaires et gestionnaires de logements en location courte durée pourraient être amenés à se tourner davantage vers le marché de la location courte durée de besoins, c’est-à-dire celui qui concerne les professionnels en déplacement. En effet, ce marché est moins visible et moins sujet aux critiques des locaux, qui déplorent souvent l’impact de la location touristique sur les prix de l’immobilier et la disponibilité des logements en location classique.
Les locations de courte durée destinées aux professionnels présentent également plusieurs avantages : les clients sont généralement moins problématiques, les durées de location sont souvent plus longues et les tarifs peuvent être supérieurs à ceux pratiqués sur le marché touristique.
Pour tirer profit de cette tendance, les propriétaires et gestionnaires de logements en location courte durée peuvent étudier les opportunités offertes par les grandes entreprises situées près de chez eux et chercher à nouer des partenariats avec elles pour proposer des logements adaptés aux besoins de leurs employés.
Conclusion
Le marché de la location courte durée en France est en pleine transformation, sous l’effet conjugué d’une demande croissante et de nouvelles régulations. Les acteurs de ce secteur doivent donc s’adapter et se tourner vers de nouveaux créneaux, comme la location courte durée de besoins, afin de continuer à prospérer dans cet environnement en constante évolution.